Les sources d'eau minérale
Avant de la boire, on préférait s'y baigner. Les bains d'Henniez, pendant plusieurs siècles connurent une certaine vogue qui baissa peu à peu pour reprendre un certain temps à la fin du XIXe siècle, sous l'impulsion du Docteur Borel. Les premiers documents qui font mention de l'exploitation de la Bonne Fontaine pour des bains remontent à l'année 1685. Il s'agit des pièces d'un conflit entre le médecin Pierre-François Chauvet, d'une part, les communiers d'Henniez, le pasteur de Granges et le seigneur de Rossens, d'autre part. En 1688, Leurs Excellences de Berne tranchent en faveur du médecin Pierre-François Chauvet, qui le premier a fait construire un établissement de bains. Chauvet est resté propriétaire des bains d'Henniez jusqu'en 1701, mais son entreprise trouva du point de vue financier, une fin malheureuse par une sentence du 5 août 1701, Leurs Excellences de Fribourg, à la suite d'une adjudication prise contre Chauvet, devenaient propriétaires de la Bonne Fontaine. Le 1er juillet 1702, le gouvernement fribourgeois, par l'intermédiaire de son bailli de Surpierre, Pierre-Simon Lentzburger, revendait le tout au seigneur de Rossens, noble Antoine Zehender, du Grand Conseil de Berne et bailli de Biberstein. Le mas de la Bonne Fontaine consistait alors en "une maison avec ses bains, fontaines et cours d'icelles, jardins et vergers d'alentour, fenage, terre arrrible et non arrible", jouxte le bois commun de Cerniaz, le bois commun de Seigneux et le ruisseau de la Tremeulaz. Durant l'ancien-régime la propriété de la Bonne Fontaine change plusieurs fois de propriétaires. Le cadastre de 1808 nous fait connaître comme propriétaire Jean-Abraham Joliquin, de Villarzel, et il en est encore de même dans le cadastre de 1817. En 1835, le propriétaire des Bains est François-Christophe Décorvet, aubergiste à Marnand. Le cadastre de 1837 le donne comme propriétaire de l'ensemble du mas de la Bonne Fontaine; au vieux bâtiment des Bains s'ajoute alors un appendice construit en 1835, probablement par le nouveau propriétaire d'alors, François-Christophe Décorvet, qui se préoccupait d'agrandir et de moderniser son installation. Mais en 1841, vu son mauvais état de santé, il songe à renoncer pour la fin de l'année à sa patente d'auberge pour les Bains ; il n'atteindra même pas cette limite qu'il s'était fixé, puisqu'il meurt, agé de 44, à Henniez, le 15 octobre 1841. La première femme de Décorvet était une Susanne-Marie Tavel, de Payerne ; sa famille devait avoir mis de l'argent dans l'entreprise, puisque c'est un nommé Louis Tavel qui, dès le 30 octobre 1841, est propriétaire des Bains "par revestiture". Il déclara aussitôt ne pas vouloir renoncer à la patente d'auberge des Bains et s'empressa de la faire renouveler. Les Bains sont à cette époque avant tout une auberge, où l'on danse parfois. Les dimanches de danses, concédés par les autorités locales, et dont bénéficie également l'autre auberge d'Henniez, s'appellent dans l'usage locale les "dimanches des Bains" ou les "danses des Bains". Vers 1880, l'établissement des bains est réorganisé par le docteur Borel. Les Bains seront désaffectés dès 1930. En 1905, la "Société des Bains et Eaux d'Henniez" est fondée et la première installatation d'embouteillage est mise en service. Henri Pahud va diriger et développer la société "Henniez Lithinée SA" de 1916 à 1964.La direction d'Henniez Lithinée passe ensuite à Edgar Rouge, neveu d'Henri Pahud. En 1930, un vétérinaire et homme d'affaite local achète une source à proximité du village, il l'exploite sous le nom d' "Henniez-Santé". En 1978, Henniez Lithinée rachète Henniez-Santé et crée l'entreprise "Sources Minérales d'Henniez SA". L'entreprise Henniez intègre le groupe Nestlé Waters (Suisse) SA en 2007. d'après Ls Junod in Henniez - Aux sources de l'histoire, 1966.
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